Splendeur ou misère des courtisanes

Réalisé dans le cadre du premier Museomix 2011, Splendeur ou misère des courtisanes est une installation sonore et interactive conçue autour du lit de parade de la Valtesse de la Bigne exposé au Musée des Arts décoratifs de Paris. Ce projet est intéressant dans l’exploitation fictionnelle d’éléments historiques pour une interprétation libre et artistique d’une certaine époque.
 

Scénario

Lit de parade de la Valtesse de la Bigne – source Musée des Arts Décoratifs 

Avec ses draps défaits et l’éparpillement d’objets évocateurs (flacon de parfum, bas de soie, roman, bottine, etc.), la mise en scène du lit de la Valtesse redonnait vie à un mobilier exposé habituellement pour ce qu’il est (un lit de parade d’exception – « Bâti en bois, bronze doré, velours de soie vert »). La part de fiction portée par la mise en scène participait à l’immersion du visiteur dans le monde des courtisanes.

Un présentoir donnait à voir et à toucher une série d’objets associés aux objets déposés sur et au pied du lit. La manipulation de ces objets déclenchait grâce à une puce RFID une création sonore spécifique.

Dix créations sonores ont ainsi été réalisées et mixées à partir de différents documents, dont certains créés de toutes pièces (écriture et enregistrement de voix-off).

Le son, le toucher (soie, vieux livre, plume, ustensiles d’époque), la vue contribuaient ensemble à cette installation immersive.

2 types d’archives ont été ainsi exploitées sur ce dispositif :

  • des objets d’époque, issus d’une collection personnelle, eux-mêmes mis en scène et parti-prenants de la remise en scène fictionnelle du lit,
  • une collection de documents sonores (extraits d’opéra, extraits de films, d’enregistrements, de littérature, etc.), eux-mêmes parfois fictionnels : (Crédits courtisanes en pdf).

L’installation était par ailleurs complétée par un tweetwall projeté près du lit révélant une conversation entre des personnages du monde des courtisanes à partir de leur profil fictionnel. Chaque personnage/profil investissait un registre de discours différent destiné à lancer un débat sur la condition féminine par exemple, soit à générer une conversation fictionnelle entre courtisanes.

Analyse

Ce projet n’est pas un dispositif éditorial d’archives à proprement parlé, mais a le mérite de remobiliser une série de documents et d’objets d’époque pour générer une nouvelle fiction évocatrice. Cette expérience sonore, tactile et visuelle constitue ainsi une réappropriation complexe et multimodale mettant en œuvre plusieurs couches éditoriales (mise en scène, sélection d’extrait, enregistrement, montage et mixage), le tout participant à l’immersion du visiteur dans un espace fictionnel ou tout du moins, de libre interprétation.
Le tweetwall reste anecdotique par rapport à l’expérience immersive, n’apportant rien de particulier par rapport à d’autres dispositifs profilaires (Léon Vivien), si ce n’est la co-existence de registres différents au sein d’un même projet.

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